Après cinq saisons consacrées au fantastique et à l’horreur avec American Horror Story, son créateur Ryan Murphy s’était attaqué en début d’année à un fait marquant dans l’histoire américaine : le procès d’OJ Simpson pour le meurtre de son ex-femme et de son amant. Un procès considéré comme « le procès du siècle » tant il fit grand bruit et choqua l’Amérique par tous ses aspects.
C’est sur des images d’archives des émeutes de Los Angeles survenues en 1992 que le premier épisode d’American Crime Story s’ouvre. Le contexte plus que tendu de racisme entre la police de L.A. et la population noire faisant suite à l’affaire Rodney King (les policiers qui avaient passé à tabac Rodney King; un automobiliste noir, lors de son arrestation pour excès de vitesse, avaient alors été acquittés), va alors avoir une importance capitale dans le procès d’OJ Simpson.
Si en France on connaît surtout OJ Simpson pour ses petits rôles dans la série des « Y’a t-il un flic… », il est aux yeux des américains une icône du football, « The Juice ».
La série démarre donc le soir du 12 juin 1994 dans le quartier chic de Brentwood, ou les corps mutilés de Nicole Brown Simpson; ex-femme d’OJ et son amant Ron Goldman sont retrouvés par deux passants. Puis s’ensuit cette fameuse course poursuite du principal suspect vécu en direct à la télévision par les américains. Car ce procès restera aussi dans les mémoires par sa surmédiatisation.
Très vite la série s’éloigne de son personnage principal incarné par Cuba Gooding Jr. pour laisser la place à son armée d’avocats et à son ami Robert Kardashian (interprété par David Schwimmer qui se faisait trop rare) chez qui le doute quant à la culpabilité d’OJ s’installe jusqu’au verdict final.
De l’autre côté, la partie civile représentée par la procureure Marcia Clark (Sarah Paulson confirme tout le bien qu’on pense d’elle depuis longtemps) et son acolyte Chris Darden (Sterling K. Brown impeccable) qui tentent tant bien que mal de démêler le vrai du faux. Pourtant tout incrimine l’ex star du football : passif de violences conjugale, traces ADN, révélations scabreuses…
Mais finalement, le procès du siècle ne s’attarde pas dans le fait de savoir si OJ est coupable ou non mais plutôt sur le traitement d’une célébrité face à la justice et au racisme du LAPD envers la communauté afro-américaine. Si la police aura tenté un mea culpa suite à l’affaire Rodney King, les avocats d’OJ auront-ils réussi à faire bouger les choses ? Pas si sûr…
Bien que l’on connaisse à l’avance l’issue du procès, American Crime Story réussit le tour de force de nous tenir en haleine durant 10 épisodes passionnants. A voir d’urgence.
Brian Murphy parle bien évidement d’une saison 2 mais qui ne suivra non pas l’affaire criminelle d’un serial killer mais celle des victimes de l’ouragan Katrina en 2005 à la Nouvelle-Orléans.
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