Ca n’est donc pas un mais deux films qu’Eli Roth sera venu présenter hors compétition et dans la même soirée au Festival du Film Américain de Deauville ! Depuis son tournage entre le Pérou et le Chili à l’automne 2012, The Green Inferno revient de loin ! En effet, après moults rebondissements, problèmes d’argent et de distributeurs, le film voit enfin le jour sur grand écran !
Synopsis : Un groupe d’activistes new-yorkais se rend en Amazonie et tombe entre les mains d’une tribu particulièrement hostile.
Et par particulièrement hostile entendez cannibales. A l’instar de Knock Knock; qui est un remake de Death Game de 1977, The Green Inferno n’est pas celui de Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato (1980). Son réalisateur le sait, il sera impossible de faire mieux ou pire que cette référence imposée d’un cinéma présumé insoutenable, cynique et sans morale. Il rendra simplement un hommage aux films de cannibales italiens des années 70-80.
The Green Inferno est certes beaucoup plus gore que les derniers films d’horreur sortis ces dernières années (bien que l’on n’en ressorte pas totalement lessivé), mais ne tombe pas dans la « torture porn » instaurée par Hostel. Exit les scènes de viols, d’animaux sacrifiés sans trucages ou d’éléments de found footage ayants fait le scandale de Cannibal Holocaust. Pas non plus de nudité alors que la tripaille jaillit à tout va sans complexe !
Mais là ou l’on reconnait la patte d’Eli Roth, c’est à nouveau dans cette exagération satirique et sarcastique utilisée ici pour tourner en dérision la bonne conscience humanitaire. En effet, ces jeunes activistes pleins d’espoirs et prêts à sauver les autochtones menacés par la déforestation de masse vont vite réaliser qu’ils on été utilisés et manipulés par un leader de pacotille, jetés en pâture à la tribu qu’ils étaient venu sauver.
Et au réalisateur d’en remettre une couche, toujours sans complexe, d’un mélange de scènes gores et d’humour potache et scatologique. The Green Inferno est il le grand film d’horreur qui va remettre au gout du jour le film de cannibales ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais une chose est sûre, si le film manque de subtilité dans la forme, le thème de prédilection de Roth (la noirceur de l’âme humaine, quelles limites l’Homme est-il capable de franchir…) est parfaitement délivré et porte un regard ironiquement juste sur l’Amérique et l’absurdité des coutumes de notre époque.
★★★☆☆
Tags : Aftershock, Cannibal Holocaust, Eli Roth, Festival du Film Américain de Deauville, Knock Knock, Lorenza Izzo, The Green Inferno